Vous connaissez le verbe Ralentir? Entre le connaître et le pratiquer, il y a une marge.
Ralentir, c’est être conscient de ce que l’on fait, de ce que l’on voit. C’est vivre dans l’instant présent.
C’est vrai que dans notre société, on nous apprend à tout faire vite et bien, à aller vite faire les courses, vite à la maison, vite faire le repas, le bain, les dents et vite au lit… une course quotidienne contre-la-montre.
Et forcément, on apprend aussi à nos enfants que la vie va vite, qu’il faut se dépêcher, que l’émerveillement et la contemplation sont une perte de temps, que ralentir pour faire les choses correctement est insuffisant. Il faut aller vite!!!
Je pratiquais cette académie du « dépêche-toi… » et pour moi ralentir c’était un peu contre-nature.
Mais il est vrai que depuis que je prends le temps de faire les choses, tout me paraît plus fluide, le stress disparait, les pensées s’allègent, les relations familiales sont agréables, il y a de l’échange, de la communication, de la bienveillance et surtout de l’amour.
Par exemple :
Cuisiner : avant, je cuisinais entre lessives, entre deux crises, entre deux ou trois autres actions et forcément tout se ressentait dans le repas et c’était pratiquement immangeable. Maintenant, quand je me mets devant les fourneaux, je fais en sorte d’être présente à ce que je fais. De prendre le temps de faire un bon repas à mes enfants, à ma famille parce que j’ai envie qu’ils mangent bien et qu’ils apprécient le temps investi pour bien faire les choses et non plus parce qu’il faut faire à manger.
Avec mes enfants, j’évite les “dépêche-toi, enfin du moins j’essaie… Parce que les « on va être en retard”, “aller plus vite, on avance”, c’est les mettre sous un stress permanent.
Ils sentent cette pression qu’ils doivent vite grandir pour être vite autonome. Mais être enfant , c’est justement l’insouciance, c’est profiter d’être, de faire, d’observer, d’inventer, de créer, de se découvrir, c’est un apprentissage. Et apprendre…cela met un certain temps. Leur offrir des « bulles » d’ennui peut leur être très bénéfiques.
D’ailleurs, ils ne se rendent pas compte du temps qui passe (ma fille de 5ans me demande souvent l’heure qu’il est même si elle ne sait pas encore le représenter) le cerveau est encore immature pour avoir une notion réelle de la temporalité.
Pour aider les enfants à reconnaître les moments clés d’une journée, encore une fois il faut une structure, un plan de route. Un semainier peut vraiment bien les aider. Sur ce lien vous trouverez, les avantages et comment construire un semainier qui correspond à votre vie de famille.
exemple : On dîne à une telle heure, on prend le bain, on joue, … il y a un temps pour tout.
exemple : pour l’heure du couché. Je fonctionne avec le ciel : il commence à faire noir, on se met en marche vers le bain, et puis le lit. Une fois qu’il fait clair , on peut commencer à s’éveiller. Pour l’été c’est un peu différent. L’heure ne change pas mais les 15-20 minutes sont différentes, j’instaure un petit rituel ou je lui explique les saisons pourquoi il fait encore clair quand il est pourtant temps d’aller au lit.
Ralentir, c’est profiter de la vie et la savourer, observer comment les choses changent, grandissent, naissent et disparaissent. C’est apprendre aussi que toute action à une conséquence.
exemple avec ma fille de 5 ans:
Elle se lève assez tôt, elle arrive souvent à être limite au niveau du départ…parce que dès le réveille, elle adore déjeuner sans vraiment se poser, elle se met à table et puis va s’habiller, revient, mange un morceau et repars faire ses cheveux, revient et repas s’habiller, et puis remange, et puis joue et ca n’en fini pas… pour le moment, je ne dis rien, je laisse faire. Et je vois qu’elle commence à être perdue par ce comportement.
Et à force de voir qu’elle s’éparpille…Elle se mettra en retard toute seule.
Si la « routine » avait été suivie, elle aurait pu arriver à l’heure en ayant fait tout ce qu’elle avait à faire, sans cris et pleurs.
Que pour toute chose , il faut un ordre (elle peut l’adapter à elle) mais il faut que les choses soient coordonnées.
Pour ma part , je fonctionne comme ça, j’ai besoin d’un cadre, d’une structure, de règles de vie, pour être épanouie et rassurée dans la vie. Et je pense personnellement que c’est hyper structurant de savoir où l’on va et que les chemins soient bien éclairés, savoir ce que l’on peut faire, pas faire dans un tel lieu, quelle est la façon de procéder pour faire telle ou telle chose. Ce mode de fonctionnement peut toujours laisser place à la créativité et la spontanéité.
Je fais souvent des comparaisons avec la nature. Lorsque l’on plante une graine, il faut du temps pour qu’elle devienne une fleur.
- On fait un trou, on pose la graine, on la recouvre de terre, on l’arrose et tous les jours on observe son évolution.
- Au début on ne voit rien car tout se passe dans la terre et puis un jour, on voit apparaitre une petite tige verte, et puis elle pousse, pousse jusqu’à devenir une magnifique fleur.
C’est pareil pour nous, on sème nos graines et on attend patiemment que tout se mette en place, on peut observer le résultat beaucoup plus tard. Lorsque nous semons de la bienveillance, de l’amour, de la patience à nos enfants, nous nous rendons compte plus tard qu’ils deviennent des adultes confiants et aimant.
La citation du “Qui sème le vent, récolte la tempête” est très explicite. Si on sème de mauvaises graines pour nos enfants, on ne peut que s’attendre à ce qu’ils aient des comportements inadéquats face à la vie.
Alors semons de bonnes intentions chez nous et nos enfants. Et laissons-nous le temps de grandir, de pousser et d’éclore pour faire partie des plus belles fleurs de la terre.
C’est à vous :
- Pratiquez vous aussi l’académie de la rapidité
- Avez-vous appris à ralentir et observer?
- Vous aimeriez des activités pour vos enfants ou pour vous en lien avec la pratique de l’instant présent ?
N’hésitez pas à intervenir, partager vos questionnements, vos trouvailles, vos pratiques.
Merci pour votre présence.
Eve